Réalité de comportementaliste canin : quand la vraie vie rattrape la spécialiste

En tant que qu’éducatrice comportementaliste canin, je pourrais vous présenter une version lissée de mon quotidien professionnel. Mais la réalité, c’est aussi d’assumer nos plantages, nos doutes et nos moments de faiblesse. Voici ma vérité sans filtre sur ce métier exigeant.
L'incident Timal vs Tarzan
La scène : mon chien Timal face à un Akita XXL aux intentions claires (« moi Tarzan, toi tu subis »). Résultat : Timal se fait chevaucher, nous voilà tous les deux figés comme des niais. Mon réflexe ? Mode videur de boîte activé, efficace, certes, mais le mal était fait.
La vérité qui dérange : j’ai complètement raté le coche. Timal m’avait pourtant envoyé ses signaux quand il a aperçu ce chien au loin. Son langage corporel disait clairement « euh je le sens pas celui-là ». Mais moi, distraite, j’ai pensé qu’il allait « gérer ».
Cette situation illustre parfaitement pourquoi je refuse de jouer la carte du « chien d’éduc » parfait en tout point, brandi comme un faire-valoir; ou du comportementaliste canin infaillible avec mes clients de Nyons, Valréas ou Vaison-la-Romaine. Nos chiens communiquent constamment, mais encore faut-il qu’on soit disponible pour les écouter. Ce jour-là, je n’étais pas présente dans la relation, pas disponible pour la communication, et Timal en a payé le prix.
Ce que cette expérience m’a rappelé :
L’observation active ne se met pas en pause, même (surtout ?) quand on est pressé. Respecter les signaux de notre animal reste la base, même si ça nous arrange de penser qu’il va « s’adapter ». Nos erreurs sont nos meilleures formatrices… à condition de les reconnaître.
Entre croissance et épuisement : le dilemme de l'entrepreneuse
Grandir professionnellement ou préserver mon équilibre ? Cette question me suit. D’un côté, l’envie légitime de développer mon activité d’éducatrice comportementaliste. De l’autre, le besoin viscéral de temps de qualité avec Timal et Lima, mes proches, ma famille, et… parfois ne rien faire du tout !
La pression sociale nous pousse vers toujours plus de performance. Mais à quel prix ? Quand nos animaux et notre vie sociale deviennent les victimes collatérales de nos ambitions, il est temps de se poser les vraies questions.
Affronter l'impuissance : la maladie chronique de Timal
Parlons cash : 2024, trop de formations dispersées (piège classique de l’entrepreneur passionné), pas assez de focus sur la spécificité et la rentabilité.
Stop à la dispersion. Désormais, je me concentre sur ce qui compte vraiment : je suis actuellement en formation longue et intensive pour obtenir ma certification de consultante en comportement canin. Cette spécialisation approfondit ma pratique de l’ABA (analyse appliquée du comportement) et me permet de me spécialiser dans l’accompagnement des plus hauts problèmes de comportement : réactivité, agressivité, anxiété et phobies.
Mon plan pour 2025 :
- Lâcher prise sur le perfectionnisme paralysant
- Capitaliser sur mes forces existantes plutôt que de courir après toutes les possibilités
- Affirmer et affiner mes spécialisations en comportement du chien et du chat et en mantrailing
Quand les balades deviennent "utiles" (et nulles)
Balade + courses + appels professionnels = efficacité maximale pour l’humaine, plaisir minimal pour le chien. Timal mérite mieux que mes multitâches permanents.
Nouvelle résolution : des vraies balades, ensemble, sans agenda caché, sans téléphone dans la poche. Parce que ces moments partagés nourrissent notre relation bien plus que toutes les techniques comportementales du monde. Si vous habitez près de Vaison-la-Romaine, vous savez comme moi que nos paysages se prêtent parfaitement à ces parenthèses précieuses.
La SPA de Piégon : entre engagement et culpabilité
Chaque semaine, je me rends à la SPA de Piégon pour offrir des moments d’attention aux chiens en attente d’adoption. Ces interactions leur apportent stimulation mentale, réconfort, et parfois cet étincelle qui facilitera leur placement en famille.
Mais la réalité ? Une fois par semaine, ce n’est jamais assez à mes yeux. Et quand mon planning de comportementaliste canin m’empêche d’y aller, la culpabilité s’installe. L’engagement authentique, c’est aussi accepter nos limites humaines tout en maintenant nos valeurs, même dans ce territoire entre Nyons et Vaison-la-Romaine où les besoins des refuges sont constants.
Le temps qui nous pousse dans le dos
« Il a pris un coup de vieux, ton chien ! » Merci captain obvious. Cette remarque m’a frappée en pleine face : Timal vieillit, et chaque jour compte.
Profiter de chaque étape, adapter nos attentes, célébrer les petits moments, voilà ce qui compte vraiment. Cette philosophie guide également mon approche professionnelle dans l’accompagnement des familles.
La patience comme filtre naturel
« Un mois d’attente pour un premier rendez-vous ? Trop long ! » Et pourtant, cette contrainte temporelle devient un atout : elle filtre naturellement les familles vraiment motivées par un changement durable.
La qualité prend du temps. Les transformations comportementales profondes ne se font pas en claquant des doigts. Les clients qui l’acceptent sont ceux avec qui je construis les plus beaux accompagnements en éducation chien.
Et les journées ne font que 12h…
Pourquoi cette authenticité compte-t-elle ?
Dans un monde d’experts « parfaits » sur les réseaux, assumer nos failles me semble fondamental. Nos animaux nous acceptent tels que nous sommes, avec nos erreurs, nos doutes, nos moments de faiblesse.
Cette authenticité enrichit ma pratique de comportementaliste canin : elle me rend plus empathique, plus humble, plus humaine. Elle permet aux familles de se reconnaître dans mes expériences et de dédramatiser leurs propres difficultés.
La réalité de comportementaliste canin, c’est ça : des hauts, des bas, des erreurs assumées et des leçons partagées. Pour découvrir comment cette approche authentique peut transformer votre relation avec votre compagnon, explorons ensemble vos défis du quotidien, contactez moi.